é en 1494 dans la région de Chinon en France, Rabelais n’était certainement pas prédestiné à devenir religieux : il n’y avait en effet aucun antécédent de ce genre dans sa famille. C’est pourtant au cours de ces années que Rabelais emmagasine un ensemble extraordinaire de connaissances dans de nombreux domaines. Rabelais devient moine à l’âge de 27 ans, soit en 1521, chez les franciscains du Puy-Saint-Martin à Fontenay-le-Comte. Là-bas, il se passionne pour le grec et échange des lettres avec Guillaume Budé . Il traduit aussi en latin le second livre d’Hérodote. En 1523, il se voit cependant retirer ses livres de langue grecque par la Sorbonne qui lutte contre l’étude de l’Écriture sainte dans les textes originaux. Après cette confiscation, Rabelais, protégé par l’évêque Geoffroy D’Estissac, passe chez les bénédictins à Maillezais. Étant familier de l’évêque, il l’accompagne dans ses déplacements à travers le Poitou, se mêlant au peuple et aux paysans dont il observe les mœurs et le dialecte. Malgré une vie religieuse très enrichissante intellectuellement, Rabelais décide de voyager et d’aller étudier pour continuer d’assouvir sa soif de savoir.
Pendant trois ans (1528-1530), il est difficile de suivre les déplacements de Rabelais qui étudie tour à tour à Bordeaux, Toulouse, Orléans et Paris. C’est finalement à Montpellier, en septembre 1530, que Rabelais entame une vie étudiante plus stable. Il étudie alors la médecine pour gagner sa vie et élargir sa culture car on y étudiait alors l’anatomie, la physiologie, la physique et l’histoire naturelle. Rabelais devient bachelier en seulement six semaines et est candidat à la licence. Il complète aussi un doctorat dans cette même université. À la suite de ses études dans différentes villes de France, Rabelais devient médecin et commence la pratique de cette profession.
Avant de commencer la pratique médicale, Rabelais doit renoncer à l’habit religieux qu’il n’avait pas encore quitter durant ses études : la règle monastique interdit en effet de soigner en touchant à l’intégrité du corps. Après avoir complété ses cours universitaires, il exerce et enseigne la médecine à Lyon et Montpellier. Il y dissèque de nombreux cadavres, méthode nouvelle d’observation qui obtient un vif succès. Outre ces deux villes, il pratique la médecine de 1532 à 1550 en Poitou, à Metz et dans le midi de la France. En janvier 1551, Rabelais se fait attribuer la cure de Saint-Martin de Meudon. Il touche le bénéfice de cette cure mais ne séjourne pas là. Il préfère vivre à Saint-Maur auprès de son protecteur, l’évêque Jean du Bellay.
La vie de François Rabelais est donc divisée en trois parties distinctes : sa période religieuse, sa vie étudiante et sa pratique médicale. Toutes ces étapes ont cependant quelque chose en commun : l’amour de la connaissance et du savoir. Toute cette culture amassée au fil des ans est perceptible dans le style et les tendances de l’ensemble de ses oeuvres. Église Notre Dame à Fontenay-le-Comte |
Né à Paris en 1468, Guillaume Budé étudie premièrement le droit à Orléans. Dégoûté par la barbarie de ses manuels de droit, il se met au grec en 1494. Il devient par la suite écrivain : Annotations aux Pandectes et De Asse sont deux de ses œuvres les plus appréciées. Il meurt finalement en Normandie en 1540, soit à l’âge de 72 ans. | |